C'est la fin du voyage. Retour sur les grandes questions. Il y en a eu une multitude. At times, it was almost overwhelming. Plusieurs de ces questions restent avec moi. Je les poserai à mes élèves, nous chercherons les réponses. Ce voyage ne s'est pas limité à l'histoire de la libération des Pays Bas par le Canada. Nous nous sommes tous penchés sur notre rôle d'enseignant, sur les façons d'améliorer nos pratiques afin de rendre les élèves plus actifs dans leur apprentissage en leur posant, entre autres, de grandes questions. Malgré tout, quelques unes des ces questions, à mon avis essentielles à la compréhension de la construction du Canada, ont été à peine touchées... Ce n'est pas de la négligence, il faut faire des choix et ces derniers provoquent l'exclusion d'aspects qui construisent l'identité des autres, par exemple, la participation des Canadiens français à la Seconde Guerre mondiale. Comment en être témoin, de cette participation? Dans les cimetières militaires, bien sûr. On reconnait les noms français, on peut lire des épitaphes écrites dans la langue de Molière. Il y a aussi les plaques commémoratives offertes par le gouvernement canadien. Ces dernières sont bilingues. Mais depuis quand le sont-elles? Il faut se rappeler que le Canada est un pays jeune. Les plaques montrent le drapeau canadien qui a été officiellement accepté en 1965. Avant cette date, pouvait-on voir la contribution française à la guerre dans les cimetières militaires européens? D'ailleurs, on peut se demander qui se sentait canadien à l'époque de ce conflit mondial. Qui désignait-on comme Canadien? N'oublions pas que le terme « Québécois » n'existait pas encore. Une autre dimension existait, une perspective difficile à comprendre aujourd'hui se manifestait à l'horizon.
En effet, pour mon grand-père, né en 1899, le Canadien, c'était lui. Et il y avait les autres, les Anglais. Alors que les historiens présentent souvent la Seconde Guerre mondiale comme l'élément déclencheur de la naissance du Canada comme pays souverain, on est en droit de se demander comment les « autres » ont vécu ce changement de paradigme. Est-il possible de mieux comprendre les tensions qui existent entre francophones et anglophones à partir de l'exemple de la Seconde Guerre mondiale? Quels éléments de continuité et de changement peut-on trouver dans l'implication des francophones au sein de l'armée canadienne? De plus, on pourrait ajouter une question de perspective : Comment se sentaient les soldats francophones dans cette armée anglophone? La majorité des soldats venaient de maison modeste. Peu d'entre eux parlaient l'anglais. Pourtant, tous les documents militaires de l'époque s'écrivaient en une seule langue, l'anglais. Bien que des régiments francophones existaient, comment cette guerre était-elle perçue par les Canadiens français qui s'engageaient? Les Européens savaient-ils qu'au Canada vivaient des gens de descendance française? Je ne peux m'empêcher de penser à cette histoire drôle et triste à la fois, celle d'un garçon néerlandais attendant la libération canadienne. Il sait que les Canadiens s'en viennent. Comme il veut remercier et accueillir ses libérateurs, il décide d'apprendre leur langue, l'anglais. Trois mois d'attente, trois mois d'apprentissage. Pour quoi? Pour être libéré par un régiment canadien français dont il ne comprenait pas la langue. Et les soldats, eux, comment ont-ils vécu l'incompréhension des gens qui les rencontraient pour la première fois? Finalement, j'ai abordé la question sous une perspective canadienne française, par contre, il serait faux de croire que cet article concerne tous les francophones canadiens. Il ne faut pas oublier que les Acadiens, par exemple, n'ont pas vécu la domination anglaise de la même façon et n'ont donc probablement pas la même perspective sur leur participation à la Seconde Guerre mondiale. Qu'en est-il des Métis du Manitoba? Et des Premières Nations? Si je me sentais triste, seule et sans racine dans les cimetières militaires et face aux monuments commémoratifs, on peut se demander comment un Autochtone aurait vécu l'expérience dans ces endroits où aucune mention de leur présence n'est faite. Il est certain que ces questions touchent des cordes sensibles et sont chargées d'émotions. Bien qu'elles soient parfois difficiles à aborder en classe ne sont-elles pas essentielles à notre enseignement de la participation canadienne à l'effort de guerre? N'y a-t-il pas une dimension, voire un devoir, éthique à poser ces questions afin de comprendre comment s'est façonnée la société canadienne? Véronique La Salle Enseignante, Fredericton High School Fredericton, Nouveau Brunswick
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AuthorsParticipating educators and high school students share reflections on their professional and personal experiences during and after the program. Some posts link to the Gregg Centre for the Study of War and Society's blog, Studeamus bellum causa pacis. Archives
August 2015
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